La guerre cognitive, quand notre attention se retourne contre nous (2/2)

Jean-Lou Fourquet
Après La Bière
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16 min readFeb 16, 2023

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Cet article est disponible en format vidéo (juste en dessous) et en podcast

On reproche souvent au système attentionnel moderne de détourner notre attention collective des sujets sociétaux essentiels tels le changement climatique ou les inégalités de par le monde pour l’orienter vers des sujets futiles tels les méthodes de conduite hétérodoxes d’humoriste dont la dernière punchline date de 2007. Dans le cadre de la guerre cognitive¹, l’éco-système attentionnel devient une arme qui va permettre d’amplifier au contraire l’attention collective donnée à des sujets sociétaux aussi importants que brûlants; non pas bien entendu pour nous aider à les résoudre mais pour les empirer au profit de l’attaquant. Il existe une illustration quasi parfaite de ce phénomène :

I) Le double noyautage de la “conversation” #BlackLivesMatter

Une équipe de chercheurs a observé dès 2016, quasi par inadvertance d’ailleurs, un phénomène qui illustre parfaitement cette intrication et l’instrumentalisation de nos luttes et de nos colères numériques par des puissances étrangères. Cette équipe s’intéressait à la “guerre de cadrage” faisant rage autour du mouvement “Black Lives Matter” sur Twitter.

Qu’est ce qu’un cadrage ?

En termes simples, un cadre c’est une façon de voir et de comprendre le monde qui nous aide à interpréter de nouvelles informations. Le cadrage c’est le processus qui consiste à façonner les cadres des autres, à orienter la façon dont les autres interprètent les nouvelles informations. Les concours ou guerre de cadrage se produisent lorsque deux groupes (ou plus) tentent de promouvoir des cadrages différents. Par exemple, on a une guerre de cadrage quasi-permanente au sujet de “la fraude à l’argent public en France”.

Certains pensent que le gros sujet, c’est la fraude au RSA, c’est-à-dire les gens qui se la coulent douce en plongeant dans leur piscine remplie de pièces de 2 centimes grassement accumulées grâce aux généreux 500 euros par mois de RSA qu’ils grugent ou bien on peut aussi penser que s’occuper de l’évasion fiscale des très très riches, ça serait peut-être un poil plus efficace.

Forcément, de ces deux cadres de compréhension, on ne tirera ni les mêmes conclusions ni les mêmes stratégies d’action politique.

Le but de la recherche² était donc de s’intéresser à la bataille de cadrage continue qui a lieu aux USA autour du mouvement “Black lives matter” depuis 2013. Pour cela, les chercheurs se sont penchés sur la “conversation” #blackLivesMatter sur Twitter. Ils ont analysé 66 000 Tweets provenant de plus 8500 comptes et ils ont fait ce que tout bon chercheur moderne fait : des images avec plein de couleurs.

Et notamment celui ci :

Graphique du réseau de retweet dans les conversations Twitter sur #BlackLivesMatter et les événements de fusillade en 2016.

Sans surprise, la guerre de cadrage oppose deux pôles. Il y a un pôle (plutôt à gauche en violet) qui pousse un narratif qui soutient la cause défendue par le mouvement Black lives Matter et un (plutôt à droite en vert) qui se veut critique du mouvement.

Dans le cluster de gauche, le contenu créé mettra en lumière les cas et plus généralement toutes les informations qui confirment le cadrage suivant “les Afro-Américains sont disproportionnellement et injustement victimes de violence policière”. Dans ce cadre de pensée, les Afro-américains sont victimes d’un racisme systémique et d’injustices permanentes.

Et dans le cluster de droite, le contenu créé mets en avant toute violence étant commise par et au sein des communautés afro-américaines, soutenant implicitement la thèse selon laquelle la police agit en fait légitimement en recourant à la force face à des communautés afro-américaine au sein desquelles il y a plus de violence qu’ailleurs..

Jusque là, rien de très nouveau sous le soleil, une énième documentation d’un énième exemple de la polarisation des débats numériques sur un sujet politique extrêmement sensible. Polarisation dont on sait quasiment tout et contre laquelle on ne fait quasiment rien.

Mais là où ça devient “drôle”, c’est qu’en Novembre 2017, quelques semaines seulement après la publication de cette étude, une liste de comptes Twitter Russes a été publiée par Twitter³. Plus précisément, il s’agissait d’une liste de comptes affiliés à l’Internet Research Agency (RU-IRA), une agence de propagande russe située à Saint-Pétersbourg.

(par certain que le logo soit authentique mais il est plutôt drôle donc il a “gagné” sa place dans l’article)

Twitter l’a publiée dans le cadre des enquêtes sur les interférences russes dans la campagne présidentielle de 2016.

Et en voyant cette liste, les chercheurs se sont dits :

“Tiens, bizarre bizarre, on en reconnaît quand même un paquet de ces comptes. Mais que viennent faire ces comptes russes dans une question politique americo-americaine comme black lives matter ?”

Les chercheurs aimant chercher, ils se sont alors attelés à une seconde analyse en croisant cette nouvelle liste des comptes russes avec les données de la première étude pour voir si ces comptes affiliés à la Russie trollaient simplement à tout va ou bien s’ils avaient une stratégie particulière. Peut-être qu’il y avait un “cadre” particulier qu’ils soutenaient ou bien au contraire un cadre contre lequel ils luttaient ?

Et là :

Ci-dessous, le schéma de tout à l’heure sauf que les comptes russes apparaissent en orange au milieu des comptes authentiques tous en bleu.

Graphique du réseau de retweet + comptes de trolls IRA en orange

Ce qu’on peut voir, c’est que la stratégie est claire : les comptes russes participent aux deux pôles et tentent de radicaliser le discours et les positions dans chacun de ces deux pôles.

Et de la même manière que l’argent n’a pas d’odeur pour le capitaliste, la radicalisation des positions politiques aux US, n’a pas d’odeur pour la Russie. Peu importe quel côté politique va gagner telle ou telle bataille de cadrage, ce qui compte c’est comme le disent les chercheurs

D’orienter stratégiquement le discours de manière à “tuer la possibilité d’un débat et d’une politique basée sur la réalité”.

Et pour cela quoi de mieux que de se faire passer pour des militants de tout bord défendant mordicus et avec le moins d’empathie possible les positions qu’ils trouvent juste. Ainsi, on mimera tour à tour un afro américain de Virginie œuvrant pour sa communauté, un conservateur texan, chrétien, fier d’être père et défendant la liberté du port d’armes ou bien on se fera passer pour un média alternatif qui œuvre pour la justice raciale aux Etats-Unis.

Les 4 types de profil créés et utilisés par les trolls de l’IRA

Cet exemple est l’illustration parfaite et documentée de la quasi impossibilité pour le moindre militant occidental de ne pas être récupéré et instrumentalisé d’une manière ou d’une autre par une puissance étrangère dans le cadre d’une guerre cognitive.

L’attention et la colère des militants peut à tout moment devenir l’arme de destruction massive des puissances étrangères. Si vous êtes un militant convaincu d’une cause, qui a envie d’en découdre avec l’autre bord, tout aussi convaincu, vous serez une cible de choix des tentatives d’instrumentalisation des puissances étrangères. En participant pro activement à la diffusion et à la radicalisation de votre voix, et celle de vos adversaires, une puissance étrangère pourra affaiblir la puissance dont vous faites partie.

Ça ne veut certainement pas dire qu’il faut arrêter de militer ou de se battre pour les causes que nous pensons justes. Seulement, prendre conscience de notre potentielle instrumentalisation devrait au moins nous inciter à parfois appuyer sur pause et tenter de prendre un peu de hauteur.

Et d’ailleurs, on peut également envisager que cet article soit instrumentalisé, non pas par les russes cette fois-ci mais par les pouvoirs des régimes libéraux occidentaux (la France en l’occurence) pour pousser un narratif prônant une sorte de statu quo dans lequel rien ne bouge.

C’est un risque car il est d’autant plus difficile de détecter une manipulation qu’elle va dans le sens de nos croyances. C’est justement ce que note les chercheurs dans les conclusions de leur étude en évoquant leurs propres réactions face à la partie des trolls Russes qui poussait le narratif auquel ils étaient sensibles : celui de gauche.

Étant donné que ces comptes essayaient de se présenter comme des membres de notre “tribu” et de parler de nos vérités (c’est-à-dire en utilisant des informations chargées de valeurs progressistes partagées par les membres de notre équipe de recherche), nous étions parfois dans un état de doute et de confusion quant à savoir si ces comptes de l’agence russe s’affichant comme étant de gauche étaient vraiment de mauvais acteurs. Nous exprimions alors des doutes quant à la méthodologie utilisée par Twitter pour identifier ces comptes […] D’un certain point de vue, il s’agit d’un autre petit élément de preuve qui suggère que ces tactiques sont efficaces pour réaliser l’objectif que beaucoup leur prêtent : semer le doute, créer la confusion.

Comme si le menu sociétal de ces 10 prochaines années n’étaient pas assez épicé comme ça… Tout ça pose logiquement la question suivante

II) QUEL BOUCLIER CONTRE LES ATTAQUES COGNITIVES ?

Les auteurs taïwanais d’un papier passionnant au sujet de la guerre cognitive menée par la Chine contre Taïwan distinguent deux types d’intervention possibles pour se prémunir des effets dévastateurs de ces attaques cognitives : les interventions “structurelles” et les interventions “cognitives”.

Les interventions structurelles concernent la régulation et l’organisation de l’univers informationnel dans lequel nos petits cerveaux baignent constamment et les interventions “cognitives”, c’est en gros, l’éducation : comment faire pour que nos “petits cerveaux” soient plus “armés”, c’est à dire plus imperméables aux tentatives de désinformations hostiles — sans pour autant être dogmatiquement aveuglés par celles qui nous viennent de nos états. C’est là où on réalise la difficulté et l’ampleur du défi…

A) Les interventions structurelles

Une intervention structurelle par exemple, ce serait déjà de réguler et d’encadrer le droit des plateformes numériques à promouvoir certains contenus plutôt que d’autres. Ces régulations paraissent d’autant plus indispensables qu’on comprend que l’unique objectif des BigTechs est d’ extraire le plus d’attention possible et ce quelles que soient les conséquences sociétales.

Laisser autant de pouvoir à ces plateformes qui n’en ont strictement rien à foutre des conséquences sociétales des contenus qu’elles diffusent, c’est permettre et faciliter leur détournement par une puissance étrangère. Si nous laissons les Bigs Techs utiliser sans aucune régulation leur boussole algorithmique unique, c’est-à-dire la recherche d’attention humaine,

alors il ne faudra pas s’étonner si des régimes étrangers produisent du contenu très efficace selon cette boussole et qui affaiblit cognitivement nos sociétés.

Et si ce contenu est attentionnellement efficace, ils pourront compter sur les algos de recommandation de Youtube, Twitter et consort pour amplifier leur diffusion. Ces plateformes dans leur logique n’auraient aucune raison de ne pas le faire…

C’est le sens profond de l’âpre bataille qui a eu lieu en Australie avec le “News bargaining code” qui a opposé frontalement Google et Facebook avec le gouvernement australien en 2020. En imposant à Google et Facebook de redistribuer une partie des bénéfices générés par les articles relayées par google mais écrit par des médias australiens, le gouvernement australien a réussi à imposer une volonté politique aux grandes plateformes :

Et comme tout rapport de force, ça ne s’est pas fait sans “heurts”, Google avait alors menacé l’Australie de retirer ses services de tout le territoire et les médias australiens s’étaient réveillés un jour en réalisant que tous les liens vers leur site postés sur Facebook avaient été purement et simplement supprimés de la plateforme. De toute manière, quand une nouvelle régulation passe comme une lettre à la poste, c’est soit qu’elle touche des faibles, soit qu’elle ne sert à rien. Donc là en l’occurence, c’est pas passé comme une lettre à la poste mais ça a fini par passer. Et c’est un symbole fort pour les autres pays : il est possible d’imposer une volonté politique à ces géants économiques.

Et on devrait s’inspirer de ce rapport de force qu’a réussi à imposer l’Australie dans les évolutions prochaines de la “Législation européenne sur les services numériques” et ainsi donner un peu de fil à retordre aux lobbystes des Bigs-techs qui trainent un peu partout à Bruxelles.

Parce que comme le dit l’étude Taïwanaise, l’Australie, grâce aux “News Media Bargaining Code” est parvenue à :

“empêcher les plateformes numériques telles que Google (au travers de sa branche google actualités) et Facebook de réduire et de quasi tuer la production locale de certains types d’informations et de journalisme, qui sont essentiels au bon fonctionnement du processus démocratique.”

Pour gagner la guerre cognitive au sens d’éviter que la société dans laquelle nous vivons ne s’écroule, il faut trouver un moyen de “relever” l’importance du critère “conséquences sociétales positives” dans ce que notre système informationnel promeut et diffuse. Et ça, ça passera nécessairement par un journalisme de qualité et donc par des bras de fer politiques avec les grandes plateformes du numérique.

Tant qu’on n’imposera pas aux grandes plateformes notre volonté politique, il n y a aucune raison qu’elle s’aligne, comme par magie, avec notre intérêt général.

Un projet où il s’agit de construire des méthodes pour décider collaborativement du contenu qu’un algorithme d’intérêt général pourrait recommander à grande échelle, ça existe déjà et ça s’appelle Tournesol. J’y ai consacré ma dernière vidéo et j’invite tout le monde à s’y intéresser de plus près.

Mais tant qu’on n’imposera pas l’utilisation de ce genre d’algorithmes, quel impact auront-ils sur la société ? Hélas aucun.

B) Les interventions cognitives

Ensuite il y a les “interventions cognitives”. Il s’agit cette fois d’entraîner l’esprit critique des concitoyens : comment nous éduquer tous et toutes à y voir un peu plus clair dans les jeux d’informations qui nous submergent ?Sur ces thèmes là, la chaîne Hygiène mentale¹⁰ est fantastique et plus localement en Occitanie, on a l’association “les rasoirs d’Oc”¹¹ qui fait justement la promotion de ce genre de réflexions. Mais si nous voulons que notre société toute entière soit entraînée et formée à l’esprit critique pour être protégée d’attaques cognitives, il faut l’enseigner à toute la population et là il va probablement y avoir un os. Parce que c’est bien connu, pour un état, l’esprit critique face à la propagande adverse c’est super, l’esprit critique face à sa propre propagande, c’est un peu moins bien.

Et c’est pour cela qu’il ne sera jamais évident pour un état de réellement et sincèrement éduquer et enseigner ses concitoyens à l’esprit critique. C’est d’ailleurs plus ou moins pour ces mêmes raisons, d’après le conférencier gesticuleur Franck Lepage¹², que le projet d’éducation populaire porté après la seconde guerre mondiale a fini par être enterré :

Si vous avez vraiment pas 5h39 devant vous, il y a l’article sur le monde diplomatique

Une population éclairée politiquement, c’est quand même plus difficile à “gérer”.

Et puis de toute manière, tout miser sur la rationalité et l’esprit critique, c’est commettre une erreur encore plus large. C’est faire comme s’il était possible d’être tout à fait “rationnels”, comme si le seul combustible de la crédulité était la bêtise et l’irrationalité. On commetrait ici la même faute que les chevaliers anti-complotistes des réseaux sociaux qui disent partout que finalement les “gens pensent mal”¹³ alors qu’eux… bien évidemment…

On oublie trop souvent que c’est notamment lorsqu’on est “insatisfaits” ou “stressés” qu’on arrête d’être rationnels¹⁴. C’est quand on nous annonce un pépin physique grave contre lequel la médecine classique ne peut pas grand chose qu’on va tenter tous les magnétiseurs de la préfecture. Si un état veut que ses concitoyens soient moins sensibles à une attaque cognitive étrangère, il faut probablement que ces mêmes concitoyens ressentent qu’ils mènent une vie à peu près décente, juste et porteuse de sens. Ce type de guerre cognitive exploite des faiblesses et des clivages pré-existants. Par conséquent un autre moyen d’être moins exposé aux attaques cognitives, c’est d’avoir moins de ces faiblesses et de ces clivages. L’arme suprême contre ce type de guerre cognitive, c’est finalement d’avoir une société saine où ces attaques ne rencontreront que très peu d’écho, tout “simplement”…

Mais en attendant qu’on ait “simplement” résolu le changement climatique, la transition énergétique, les inégalités chaque jour plus indécentes et les algos de recommandation tout pétés des grandes plateformes, que peut-on faire individuellement histoire d’avoir au moins le sentiment de ne pas être pris pour un total jambon, par les uns ou par les autres ?

III) QUE PEUT-ON FAIRE INDIVIDUELLEMENT ?

Alors on pourrait commencer par éviter d’être présents sur les lieux des bombardements cognitifs. Il s’agit très simplement de fuir comme la peste toute forme de débats et de discussions numériques où il est évident que les participants sont avant tout animés par leurs émotions. Non pas que les émotions soient négatives en soi, non pas que ceux qui expriment leurs idées sous le coup des émotions aient nécessairement tort mais simplement parce que vouloir éviter de se faire bombarder cognitivement en plongeant dans une shit storm sur Twitter, c’est comme vouloir éviter d’être blessé en plongeant sous une bombe atomique.

Et on peut même aller plus loin et éviter de se renseigner sur des thématiques sociétales tendues sur des réseaux qui sont probablement à la recherche d’informations nuancées ce que Trump est à la lutte contre le changement climatique.

Si pour une raison ou une autre, vous restez sur les réseaux sociaux, il vous faut observer et constituer une liste d’acteurs en qui vous ferez plus confiance qu’à la moyenne sur tel ou tel sujet. Non pas une confiance aveugle, juste une plus grande confiance car ces acteurs l’auront gagné à la sueur de leur contenu et de leur posture : partage-t-il du contenu sérieux ? Fait-il preuve d’humilité épistémique ? Se remet-il en question face à de nouveaux arguments ?

Mais faire confiance à des individus, même si c’est inévitable, ça reste dangereux. Faire confiance à des méthodes collectives, dans le temps long, ça reste plus sûr. Ainsi, de la même manière qu’il sera plus sûr de faire confiance à la méthode scientifique qu’à UN scientifique, il sera par exemple intéressant de faire confiance aux méthodes de l’ OSINT¹⁵ (Open Surveillance Intelligence) pour savoir ce qu’il se passe sur des théâtres de guerre et à la plateforme Tournesol pour savoir quelle vidéo semble être un peu plus alignée avec l’intérêt général.

Enfin, il faut lire et se renseigner sur la guerre cognitive, sur ses fonctionnements ainsi que sur notre propre fonctionnement. Il n y a pas vraiment de liberté, on est toujours conditionnés d’une manière ou d’une autre, la seule liberté, c’est de prendre conscience de ces conditionnements. Stéphane (avec qui j’ai écrit / réalisé cette série d’articles / vidéos) vous recommande par exemple de lire “Mindf*ck” de Christopher Wylie¹⁶ :

Et moi il y a les deux rapports¹⁷ ¹⁸ que j’ai trouvé très intéressant sur tous ces sujets et ils sont tous les deux écrits par des chercheurs de l’IRSEM (l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire). Alors forcément, cet institut étant dépendant du ministère des armées françaises, c’est surement pas là que vous allez découvrir que l’objectif de l’armée française c’est la domination galactique mais par contre en terme d’état de l’art de comment il est possible de manipuler l’information à des fins d’ingérence, ça apporte une mine incroyable d’informations (en source ouverte d’ailleurs) :

Sur ces joyeuses lectures et en attendant de vous retrouver, je vous souhaite

Paix et santé (cognitives),

Et tant que vous êtes là ;), voici 5 manières de suivre et de soutenir le projet d’ApresLaBiere :

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SOURCES / LIENS / POUR ALLER PLUS LOIN :

¹ Pour comprendre ce qu’est la guerre cognitive, le premier article : “La guerre cognitive ou comment gagner sans même livrer bataille ?”
² L’étude de base “Drawing the Lines of Contention: Networked Frame Contests Within #BlackLivesMatter Discourse
³ La liste des comptes Twitter affiliés à l’IRA envoyée par Twitter au congré américain “United States House of Representatives Permanent Select Committee on Intelligence. 2017. Exhibit B
Je romance, je romance mais c’est le sens de ce que raconte très bien l’une des autrices du papier dans cet excellent article de vulgarisation de sa propre étude : “The Surprising Nuance Behind the Russian Troll Strategy
La deuxième étude où on a croisé les données de la première avec la liste de comptes twitter affiliés à l’IRA : “Acting the Part: Examining Information Operations Within #BlackLivesMatter Discourse
Papier : “How China’s Cognitive Warfare Works: A Frontline Perspective of Taiwan’s Anti-Disinformation Wars
Le problème du désalignement j’en ai parlé dans l’article : “Comment fait Youtube pour nous connaître “mieux” que nous-mêmes ?
Article “In a world first, Australia plans to force Facebook and Google to pay for news” — page wikipedia de la législation : “News Media Bargaining Code
Google menace : “Google threatens to withdraw search engine from Australia” — et Facebook met à l’oeuvre ses menaces : “Facebook bans news in Australia as fight with government escalates
¹⁰ La chaîne youtube d’Hygiène mentale
¹¹ Si vous êtes sur Toulouse et que les activités de l’association les “rasoirs d’Oc” vous intéresse, leur site ou leur facebook
¹² Pour 5h39 vous avez quand même 2 conférences gesticulées pour le prix d’une : “Incultures (1): L’éducation populaire, monsieur, ils n’en ont pas voulu.” — Si vous préférez lire et que vous avez accessoirement une vie : “De l’éducation populaire à la domestication par la « culture »
¹³ Sur cette critique de la posture “les gens pensent mal”, vous avez la série d’articles du même nom du blog zet-ethique.fr qui est intéressante (je suis VRAIMENT pas d’accord avec tout)
¹⁴ Pour une introduction à une approche un peu plus fine, il y a par exemple cet article : “Feelings: what’s the point of rational thought if emotions always take over?
¹⁵ Pour en savoir plus sur la méthode OSINT “Méthodologie d’OSINT orientée réseaux sociaux” — Vous pouvez rejoindre un discord communautaire sur l’OSINT comme celui du Projet FOX
¹⁶ Le livre “Mindf*ck: Inside Cambridge Analytica’s Plot to Break the World” de Christopher Wylie
¹⁷ Le premier rapport de l’IRSEM “Les manipulations de l’information : un défi pour nos démocraties
¹⁸ Le second “Les opérations d’influence chinoises, un moment machiavélien

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"La seule liberté, c'est de comprendre ses conditionnements", chroniqueur à ASI, abonnez vous à la gazette d'apreslabiere.fr : http://eepurl.com/dnS6WD