Comment 10 000 ans de guerre ont fait de nous les “meilleurs” coopérateurs de la planète ?

Jean-Lou Fourquet
Après La Bière
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18 min readMar 29, 2022

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Pour celles et ceux qui aiment quand ça bouge, ça chante et ça s’agite, la version vidéo et podcast.

Commençons par rappeler que même s’il peut être douloureux de le voir sous cet angle-là, le capitalisme mondialisé est une forme de coopération¹ à l’échelle mondiale :

Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir comment nous étions devenus capables de coopérer de cette manière ? Avec des inconnus et à l’échelle du globe ? C’est précisément à cette question que Piotr Valentinovitch Tourtchine (aka Peter Turchin), anthropologue évolutionniste russo — américain spécialisé dans l’évolution culturelle et la cliodynamique, propose de nous expliquer dans son livre “ULTRA SOCIETY” paru en 2016.

Selon lui, le plus intéressant n’est pas que nous soyons l’espèce animale de la planète qui coopère à la plus grande échelle mais plutôt que nous ayons commencé à augmenter le rayon de notre coopération il y a relativement peu de temps. Comment, en l’espace d’à peine 10 000 ans, sommes-nous parvenus à battre des espèces qui coopèrent à plusieurs centaines de millions d’individus² depuis des millions d’années comme les fourmis ? Cette accélération est bien trop rapide pour qu’on la mette exclusivement sur le dos de la sacro sainte génétique. Quelque chose d’autre est à l’œuvre dans cette évolution aussi récente que fulgurante et c’est ce “quelque chose” que Turchin cherche à décrire dans son livre.

Pour lui, il y a eu une coévolution entre notre capacité à faire la guerre et notre capacité à coopérer. La nécessité de survivre face à d’autres groupes humains lors d’affrontements aurait favorisé l’émergence de groupes humains de plus en plus nombreux capables de coopérer à de plus en plus grande échelle. C’est donc en vue de se mener des guerres de plus en plus massives que nous avons fini par devenir une espèce extrêmement coopérative (au sens de “très nombreux à coopérer”³).

Le livre est massivement instructif et je le recommande à toutes personnes passionnées par ce genre de sujet. Dans la myriade de concepts et d’informations captivantes visant à donner du crédit à sa thèse, voici dans cet article et le suivant ceux qui m’ont particulièrement marqué.

I) Comment mesurer le degré de coopération d’une société ?

A l’image d’un Tainter dans son très fameux “Collapse of Complex Societies” qui définit ce qu’est la complexité d’une société et comment on la mesure, Turchin dans son introduction nous donne sa méthode pour mesurer l’échelle de coopération d’une société. Tâche primordiale car :

Si vous voulez comprendre quelque chose, apprenez d’abord à le mesurer.

Sa méthode est extrêmement simple et on s’étonne presque de ne pas en avoir eu l’idée soi-même. Il reprend simplement l’unité qui fait bondir l’humaniste sommeillant en chacun d’entre nous lorsque notre chef de projet s’écrit : “il me faut 12 jours-hommes d’ici la fin du mois pour boucler le projet X dans les temps” tel le boucher désignant les carcasses du jour.

Turchin utilise le même principe pour décrire l’échelle de coopération maximale d’une société donnée. Il se sert pour cela de l’unité “année-personne” (ou bien année-homme pour votre manager non inclusif) appliquée au projet le plus coopératif de cette société.

En se servant de cette unité, Turchin nous montre qu’on serait passés de 300 personnes.années pour construire les structures mégalithiques du Göbeki tepe (plus vieux mégalithe connu, 9500 ans av. J.-C) à 3 000 000 personnes.années pour construire l’ISS, le tout en seulement 11 000 ans.

En 11 000 ans, nous aurions transité de sociétés capables de mener à bien un projet nécessitant la coopération de l’équivalent de 300 personnes pendant une année à des sociétés capables de réaliser un projet nécessitant la coopération de l’équivalent de 3 millions de personnes sur une année.

L’objectif de Turchin dans son livre est d’apporter des éléments de réponse au mystère que représente cette explosion soudaine de l’échelle maximale de nos coopérations.

II) À quelles conditions un trait poussant les individus à se mettre en danger pour le groupe va-t-il quand même se diffuser ?

Qu’il s’agisse de la capacité à se faire confiance en vue de coopérer, de faire preuve de générosité ou bien d’altruisme avec les membres de notre groupe, nous faisons face à la même logique et au même dilemme : pourquoi de tels traits, poussant les individus à se mettre en danger pour le bien du groupe (au travers de notre comportement avec des individus composant notre groupe) se diffuseraient-ils ? Pourquoi la générosité d’une mère Teresa, prête à se sacrifier pour sauver son prochain, se diffuserait-elle dans une population alors qu’elle la pousse à prendre des risques inconsidérés ?

Probablement le fait que ces risques n’ont pas été, au regard de l’évolution, si inconsidérés que ça…

Dawkins, en son temps, avait proposé une explication dans son livre fondateur “le gène égoïste” mais cette théorie est désormais contestée car trop partielle et trop focalisée sur le gène.

Comment l’équation de Price permet de prédire si la générosité de mère Teresa va se diffuser ?

Turchin fait partie des personnes qui, pour comprendre ce phénomène, sont partisans de l’élargissement des principes de l’évolution à d’autres entités que les gènes. Contrairement à ce qu’a pu défendre Dawkins, le gène ne serait pas, selon cette vision, la seule unité de sélection. Qu’importe si un comportement se transmet génétiquement, épigénétiquement ou culturellement, il est soumis aux principes de l’évolution dès lors qu’il se transmet et qu’il confère un avantage adaptatif aux organismes à qui il est transmis.

Dans cette vision de l’évolution, on considère que nous sommes un système où tous les niveaux d’organisation (qui émergent les uns des autres) coévoluent :

C’est dans cette vision beaucoup plus englobante et plus systémique de l’évolution que s’intègre la théorie “MLS” (Multi-Level Selection)¹⁰ et l’équation de Price que Turchin prend le temps de nous expliquer tant elle lui semble fondamentale pour comprendre le changement d’échelle récent et rapide de la capacité humaine à coopérer¹¹.

Prenons les deux niveaux supérieurs de l’image ci-dessus : organisme et groupe. Comment savoir si un trait poussant les individus à prendre des risques pour la survie du groupe va se diffuser ?

Il y a deux facteurs auxquels on pense de prime abord et qui doivent forcément apparaître dans cette équation de Price qui vise à prédire si un tel trait se diffusera dans un groupe :

  • La force de sélection subie par les individus possédant le trait au sein du groupe, c’est-à-dire à quel point mère Teresa est prête à sacrifier sa vie pour le groupe.
  • La force de sélection subie par le groupe en fonction de la proportion de porteurs du trait dans la compétition avec d’autres groupes notamment au travers de guerres, c’est-à-dire à quel point avoir beaucoup de mère Teresa dans le groupe lui permet de prospérer face aux autres groupes (en terme évolutionnaire : à quel point avoir des mères Teresa renforcent la valeur adaptative du groupe).

Exemple 1 : Le trait “mère Teresa” se diffuse tranquillement

Pour nous faire comprendre la logique et l’interaction entre ces deux paramètres, Turchin prend des exemples où il séquence le mécanisme comme si ces deux sélections (sur les individus et sur les groupes) avaient lieu l’une après l’autre. Cette simplification est à visée pédagogique car dans la réalité, ces deux types de sélection ne sont pas séquentiels mais ont évidemment lieu en parallèle.

Prenons donc un trait qui pousse un individu à se mettre en danger pour le bon fonctionnement du groupe comme la propension d’un individu à coopérer (et oui, la coopération est un risque individuel car un individu non coopératif peut ne pas jouer le jeu et en profiter). Commençons par 4 groupes contenant chacun 5 individus dont certains ont le fameux trait de la coopération (en vert) et d’autres non (en rouge) dans des proportions différentes.

Lors de la première étape (sélection uniquement au sein du groupe), les individus ayant le trait coopératif sont impactés négativement : ils peuvent par exemple avoir un taux de survie et de reproduction plus faibles que les individus non coopératifs. Cela se traduit à la prochaine génération par une décrue dans chaque groupe du nombre d’individus coopératifs au profit d’individus non coopératifs :

Pendant la seconde étape (sélection uniquement entre les groupes), les groupes coopératifs ayant une meilleure capacité à s’organiser pour exploiter les ressources et une meilleure capacité à faire la guerre vont survivre et se reproduire davantage que les groupes moins coopératifs. Plus un groupe sera coopératif et plus il pourra engendrer un nombre d’individus importants à la génération suivante. Individus qui se répartiront ensuite dans de nouveaux groupes tandis que certains groupes non coopératifs s’éteindront.

Ainsi le groupe avec 3 coopérateurs sur 5 individus engendrera 3 nouveaux groupes, celui avec 2 coopérateurs sur 5 individus engendrera un nouveau groupe de composition identique et les deux derniers s’éteindront.

On constate avec cet exemple l’importance des deux termes auxquels on avait instinctivement pensé : la force de sélection du trait coopératif sur les individus (étape 1) et la force de sélection du trait coopératif sur le groupe (étape 2). On observe également que les bénéfices du trait lors de la seconde étape compensent les désavantages endurés lors de la première et le trait finit par se diffuser : 10 coopérateurs sur 20 au début et 11 sur 20 à la fin.

Dans un cas comme celui-ci, un trait tel celui de mère Teresa, c’est-à-dire la capacité de se mettre au service des autres et du collectif, se diffuse progressivement.

Mais l’équation de Price contient deux autres termes, beaucoup moins évidents et Turchin fait appel à deux nouveaux exemples éclairants pour nous les faire toucher du doigt.

Exemple 2 : Le trait “mère Teresa” goes extinct !

Dans cet exemple, les 4 groupes ont exactement les mêmes proportions de coopérateurs et de non coopérateurs (3 coopérateurs et 2 non coopérateurs) avec davantage de coopérateurs que de non coopérateurs au global (12 individus vs 8 individus) :

Lors de la première étape (sélection uniquement au sein du groupe), les individus ayant le trait coopératif sont de nouveau impactés négativement. Cela se traduit à la prochaine génération par une décrue dans chaque groupe du nombre d’individus coopératifs au profit d’individus non coopératifs.

Pendant la seconde étape (sélection uniquement entre les groupes), comme il n’existe pas de groupes ayant une proportion de coopérateurs plus importante, aucun groupe n’est ni avantagé, ni désavantagé (notamment lors des guerres) et la génération suivante est identique :

C’est comme si seulement la sélection à l’intérieur du groupe avait eu lieu.

On réalise que la non diversité entre les groupes initiaux empêche la sélection entre les groupes d’opérer et augmente de fait l’importance de la force de sélection au sein du groupe.

Cette diversité de composition entre les groupes est appelée VARIANCE INTER-GROUPE. C’est le troisième élément de l’équation de Price.

Exemple 3 : Les gangs de mères Teresa écrasent tout le monde

Dans ce dernier exemple, on a des groupes extrêmement “typés”. La moitié des groupes contient exclusivement des coopérateurs et l’autre exclusivement des non-coopérateurs :

Lors de la première étape (sélection uniquement au sein du groupe), il ne se passe rien car l’homogénéité parfaite des groupes empêche la sélection au sein du groupe d’opérer. Dans les groupes de coopérateurs, comme il n y a aucun non-coopérateurs pour abuser des coopérateurs, leur taux de survie et de reproduction n’est pas altéré négativement. Au sein des quatre groupes, aucun type d’individu n’est finalement ni avantagé ni désavantagé puisqu’il n’y a aucune diversité.

Lors de la seconde étape par contre (sélection uniquement entre les groupes), les groupes composés uniquement de coopérateurs écrasent les groupes de non-coopérateurs, que ce soit dans les guerres ou bien dans l’exploitation/distribution des ressources :

Dans ce cas ci, c’est comme si seulement la sélection entre les groupes avait eu lieu.

On réalise avec ce dernier exemple que la non diversité au sein des groupes empêche la sélection “au sein du groupe” d’opérer et augmente de fait l’importance de la force de sélection entre les groupes dans le processus global.

Cette diversité de composition au sein des groupes est appelée VARIANCE INTRA GROUPE et c’est le quatrième élément de l’équation de Price.

Selon l’équation de Price, un trait coopératif se diffusera dans une population si :

Grâce à ces exemples et à l’équation de Price, on touche du doigt le mécanisme qui favorise la diffusion de traits coopératifs dans l’évolution des groupes humains, notamment le fait que de tels traits renforcent la capacité du groupe à tirer son épingle du jeu lors des compétitions avec les autres groupes. “Compétition” est ici une manière un peu hypocrite et euphémistique de décrire ce qui prend souvent la forme de guerres toujours effroyables.

Ce qui permet entre autre à un trait comme la capacité à coopérer de se diffuser, c’est qu’il augmente la capacité de mon groupe à gagner les guerres contre les autres groupes…

III) Illustrations marquantes de l’équation de Price

Les groupes solidaires gagnent contre les groupes qui le sont moins

Pour illustrer ce phénomène, Turchin évoque les analyses d’un autre historien, de huit siècles son aîné : Ibn Kahldoun.

Ibn Kahldoun a souligné que les pasteurs nomades étaient particulièrement prédisposés par leur mode de vie à devenir des guerriers efficaces. La protection de leurs troupeaux contre les prédateurs (y compris les prédateurs humains) les formait aux arts martiaux. La vie dans un environnement rude et la lutte constante contre d’autres groupes éliminaient également toute tribu qui manquait de solidarité interne, ou asabiya, pour reprendre le terme d’Ibn Khaldoun. Seules les tribus les plus coopératives survivaient et prospéraient dans de telles conditions.

Ibn Kahldoun a grandi au Maghreb, une région du nord-ouest de l’Afrique qui s’étend du Maroc moderne à la Libye. Dans cette région, il a observé un schéma récurrent de construction et d’effondrement des États. Le cycle commençait avec une tribu de pasteurs arrivant du désert, conquérant les agriculteurs vivant dans des villages le long de la côte méditerranéenne, et établissant un État sur place. Cependant, au bout de trois ou quatre générations, les anciens membres de la tribu ayant perdu leur asabiya devenaient sensibles à une nouvelle incursion du désert.¹²

Cette analyse souligne deux phénomènes prévus par l’équation de Price :

  • L’importance de la diversité entre les groupes pour la propagation d’un trait. C’est parce qu’il y a des groupes avec une forte “asabiya” (donc une capacité développée à la coopération au sein du groupe) et d’autres avec très peu que les groupes qui en ont beaucoup peuvent se diffuser plus efficacement au dépend de ceux qui en ont moins.
  • Qu’importe l’origine du trait, l’équation de Price s’applique. Quand on voit la durée des cycles décrits par Ibn Kahldoun (3 ou 4 générations), on aura tendance dans le cas de l’asabiya à privilégier l’hypothèse de la transmission culturelle plutôt que génétique.

C’est, je pense, de cette observation d’Ibn Kahldoun qu’on tire la citation qu’on lui prête souvent alors qu’il ne l’a, à priori, jamais dite (on prête toujours les citations à des gens célèbres pour en augmenter la valeur #Einstein #DalaïLama) :

Les gens forts font des temps prospères,
Les temps prospères font des gens faibles,
Les gens faibles font des temps durs,
Les temps durs font des gens forts.

Et par gens forts, il ne faut évidemment pas entendre ici “gens avec un muscle pectoral sur-développé” mais “groupe ayant un asabiya sur-développé”.

Un autre exemple qui souligne la force des groupes minimisant les frictions internes est la diffusion de la monogamie : pourquoi s’est-elle répandue au-delà des régions chrétiennes ces derniers siècles ?

Pour Turchin, c’est tout simplement car la monogamie adoucit les mœurs. Lorsque la monogamie devient la norme dans un groupe, on réduit la compétition au sein de ce groupe et on augmente la capacité de ce groupe à coopérer et à concentrer son énergie dans la compétition avec d’autres groupes.¹³

L’évolution a donc eu tendance à favoriser les groupes sachant pacifier à l’intérieur et guerroyer à l’extérieur, que ce soit au travers de comportements individuels, d’institutions collectives ou bien de tout autres phénomènes transmissibles.

Pour que la guerre aboutisse à une “évolution”¹⁴, une différence initiale est nécessaire

Turchin illustre cette importance à l’aide de l’exemple de l’ethnie des Mae Enga de Nouvelle Guinée centrale.¹⁵

Cette ethnie était composée de différentes tribus, elles-mêmes composées de clans. Les guerres avaient principalement lieu entre les clans et leur intensité était extrêmement élevé puisque l’anthropologue Australien Mervyn Meggit estime que 35% des hommes restaient sur le carreau. Mais ce qu’il y a de remarquable dans ce qu’on a observé c’est que ce haut niveau de compétition et de conflits létaux au sein des Mae Enga n’a pas engendré d’évolutions culturelles¹⁶.

Pourquoi ?

Parce que tous les groupes qui s’affrontaient avaient quasiment la même culture : même dialecte, mêmes armes, mêmes techniques agricoles, mêmes normes sociales. Cette absence de variation culturelle entre les belligérants a deux conséquences directes :

  • Aucun groupe n’a de variations culturelles pouvant lui permettre d’augmenter ses chances de victoire sur les autres groupes.
  • La compétition entre les clans a beau être féroce, aucun trait culturel en particulier ne sera favorisé car quel que soit le vainqueur, les traits culturels restent les mêmes. C’est en ce sens qu’il n y a pas d’ “évolution”.

Il pouvait y avoir plus d’un tiers d’hommes qui s’évaporaient à chaque génération, quelques disparitions totales de clans par-ci par là mais aucune évolution dans les fréquences de tels ou tels traits culturels n’émergeait de ces conflits. Pour que la compétition (la guerre donc) aboutisse à la diffusion de certains traits culturels, il faut qu’il y ait à la base une hétérogénéité permettant à un groupe d’être avantagé par rapport aux autres. Lorsque ce n’est pas le cas, on se retrouve dans la situation où l’évolution culturelle est extrêmement lente sinon absente.

Tous ces éléments, de l’équation de Price à ses différentes illustrations historiques, permettent à Turchin de nous convaincre au cours de son livre de la pertinence de la thèse qu’il y défend :

Aussi tragique que cela puisse paraître, si nous sommes capables de coopérer à aussi grande échelle aujourd’hui, c’est tout simplement parce que c’est cette augmentation de l’échelle de notre coopération qui nous a permis d’écraser quasiment tous les autres.

Dans la dernière partie de son livre Turchin se concentre sur un zigzag particulièrement étrange de cette route chaotique de l’évolution humaine : celui de l’évolution de l’égalité parmi les communautés humaines. Mais au vue de la longueur déjà atteinte par cet article, ça sera pour une prochaine fois !

En attendant, je vous souhaite

Paix et santé,

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Merci beaucoup à Lil Rimsa, Avel Guénin-Carlut et Nicolas Salerno pour leur relecture !

SOURCES / LIENS / POUR ALLER PLUS LOIN :

¹ Dans cet article, j’utilise une définition large et sans connotations positives de la “coopération” : il s’agit simplement de l’action de participer et de s’impliquer dans un projet commun. Dans son livre “L’effondrement des sociétés complexes”, Joseph Tainter définit la complexité d’une société comme ceci : “La complexité est généralement comprise comme faisant référence à des éléments tels que la taille d’une société, le nombre et le caractère distinct de ses parties, la variété des rôles sociaux spécialisés qu’elle incorpore, le nombre de personnalités sociales distinctes présentes et la variété des mécanismes permettant de les organiser en un tout cohérent et fonctionnel. L’augmentation de l’une de ces dimensions accroît la complexité d’une société. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs (pour illustrer un contraste dans la complexité) ne contiennent pas plus de quelques douzaines de personnalités sociales distinctes, alors que les recensements européens modernes reconnaissent 10 000 à 20 000 rôles professionnels spécifiques et que les sociétés industrielles peuvent contenir globalement plus de 1 000 000 de types différents de personnalités sociales.”
² Une supercolonie de fourmis peut comporter des centaines de millions d’individus.
³ Dans tout l’article à chaque fois que je parle de meilleurs coopérateurs, d’une coopération plus extrême, plus grande ou bien de projet plus coopératifs, je ne parle QUE de l’échelle de la coopération et non de la qualité des liens coopératifs.
Dans son livre “L’effondrement des sociétés complexes”, Joseph Tainter définit la complexité d’une société comme ceci : “La complexité est généralement comprise comme faisant référence à des éléments tels que la taille d’une société, le nombre et le caractère distinct de ses parties, la variété des rôles sociaux spécialisés qu’elle incorpore, le nombre de personnalités sociales distinctes présentes et la variété des mécanismes permettant de les organiser en un tout cohérent et fonctionnel. L’augmentation de l’une de ces dimensions accroît la complexité d’une société. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs (pour illustrer un contraste dans la complexité) ne contiennent pas plus de quelques douzaines de personnalités sociales distinctes, alors que les recensements européens modernes reconnaissent 10 000 à 20 000 rôles professionnels spécifiques et que les sociétés industrielles peuvent contenir globalement plus de 1 000 000 de types différents de personnalités sociales.”
Peter Turchin, Ultra Society, p. 5 : “If you want to understand something, first learn how to measure it”
Le projet X étant souvent un projet ne servant strictement à rien, voire apportant sa pierre à l’édifice de déconstruction de la planète déjà sacrément entamé.
Dawkins et sa théorie du gène égoïste.
Beaucoup de débat sur les limites de la théorie de Dawkins et sur la sélection de groupe “à l’ancienne” VS la nouvelle théorie de la sélection de groupe. Dans ce papier par exemple : “One way of conceptualizing the difference between the old and new group selection models is that the new group selection models rely on within population group selection, whereas old group selection theory worked on between population group selection.”. Deux autres articles intéressants à ce sujet et .
Eva Jablonka and Marion J. Lamb, Inheritance Systems and the Extended Evolutionary Synthesis, p. 57 : “On peut parler d’évolution dès lors que dès lors que : 1/ Des phénotypes différents ont des taux de survie et de reproduction différents dans des environnements différents (fitness différentielle). 2/ Ces différents phénotypes existent, c’est-à-dire que les différents individus d’une population ont des morphologies, des physiologies et des comportements différents (variation phénotypique). 3/ Il existe une corrélation entre les parents et la progéniture en ce qui concerne la contribution de chacun aux générations futures (l’aptitude est héréditaire)”
¹⁰ Voir les trois articles cités ci-dessus (⁸) pour plus d’informations sur la MLS ou bien l’article wikipedia consacré au sujet pour une introduction.
¹¹ Peter Turchin, Ultra Society, pp. 85–87.
¹² Peter Turchin, Ultra Society, p. 154 : “Ibn Kahldun pointed out that nomadic pastoralists were uniquely predisposed by their way of life to becoming effective warriors. Protecting their herds from predators (including other people) trained them in martial arts. Life in a harsh environment and a constant struggle against other group also eliminated any tribe that lacked internal solidarity, or asabiya, tu use Ibn Khaldun’s term. Only the most cooperative tribes survived and thrived under such conditions. Ibn Kahldun grew up in Maghreb, a part of northwestern Africa stretching from modern Morocco to Libya. In this region he saw a recurrent pattern of state-building and collapse. The cycle started with a pastoralist tribe sweeping in form the desert, conquering the farmers living in settlements along the Mediterranean coast, and establishing a state there. Within three or four generations, however, the former tribesmen lost their asabiya and became susceptible to another incursion form the desert.”
¹³ Peter Turchin, Ultra Society, p. 227 & Henrich, J., et al. (2012). “The puzzle of monogamous marriage.”.
¹⁴ Comme partout dans cet article, le terme “évolution” est bien entendu à entendre au sens scientifique et biologique du terme : la transformation des organisations vivantes au cours du temps.
¹⁵ Peter Turchin, Ultra Society, pp. 111–119
¹⁶ Pareil que (¹⁴), une “évolution culturelle” signifie la transformation d’une culture humaine au cours du temps.

En vidéo (à venir)

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"La seule liberté, c'est de comprendre ses conditionnements", chroniqueur à ASI, abonnez vous à la gazette d'apreslabiere.fr : http://eepurl.com/dnS6WD